L’Aïkido se pratique à mains nues au début
Il existe un grand nombre de techniques «Waza» qui peuvent s’effectuer soit à la suite d’une frappe soit d’une saisie. L’absence de catégorisation en «Kata» (forme) permet une multitude de combinaisons. On estime à plus de 3000 le nombre de variations. Toutefois, avant de pouvoir effectuer ces techniques de manière naturelle et évoluer vers des mouvements de plus en plus complexes, il est nécessaire de commencer par apprendre un certain nombre de techniques et de principes qui constituent la base de tous les mouvements d’Aïkido :
LES TECHNIQUES DE
CONTROLE
KATAME WAZA
- IKKYO (udeosae - contrôle du bras)
- NIKYO (kotemawashi - torsion au niveau du poignet, retournement)
- SANKYO (kotehineri - torsion au niveau du poignet - torsion)
- YONKYO (tekubiosae - contrôle du poignet)
- GOKYO (udenobashi - étirement du bras)
LES DEPLACEMENTS
SABAKI
- ASHI SABAKI (déplacements des pieds)
- TAI SABAKI (déplacements du corp)
- SHIKKO (déplacements à genoux)
LES TECHNIQUES DE
PROJECTION
NAGE WAZA
- IRIMI NAGE (ushiro ukemi - Irimi nage - sur chute arrière)
- SHIHOU NAGE (ushiro ukemi - Shihou nage - sur chute arrière)
- TEN SHI NAGE (ushiro ukemi - Ten shi nage - sur chute arrière)
- KOTE GAESHI
- (ushiro ukemi - Kote gaeshi - sur chute arrière)
- KAITEN NAGE (mae ukemi - Kaiten nage - sur chute avant)
LES PRINCIPES
FONDAMENTAUX
- KOKYU HO (Kokyu ryoku - force de la respiration)
- TAI NO TENKAN (changement d'orientation du corp)
LES PRINCIPALES
SAISIES
- KATATE DORI (saisie du bras sur gyaku hanmi)
- KOSA DORI (saisie du bras sur ai hanmi)
- MOROTE DORI (Saisie du bras à deux mains)
- RYOTE DORI (saisie des deux bras)
- USHIRO RYOTE DORI (saisie des deux bras par derrière)
- KATA DORI (saisie de l'épaule)
- USHIRO RYOKATA DORI (saisie des deux épaules par derrière)
- MUNA DORI (saisie au niveau de la poitrine)
AUTRES TECHNIQUES
COMPLEXES
- KOKYU NAGE (projection par extension de la respiration)
- JUJI GARAMI (projection sur croisement des bras)
- UDEKIME NAGE (projection sur contôle du coude)
- KOSHI NAGE (projection sur action des hanches)
- USHIRO KIRI OTOSHI (projection arrière - "coupe" vers le bas)
- HIJI KIMEOSAE (contrôle sur pression du coude)
LES
FRAPPES
- SHOMEN UCHI (frappe de face du tranchant de la main)
- YOKOMEN UCHI (frappe de côté du tranchant de la main)
- TSUKI (frappe du poing)
Par des examens de niveaux
L’évolution des pratiquants est suivie par deux systèmes de niveaux : les «Kyu» et les «Dan».
KYU
La période d’apprentissage des bases est représentée par les «Kyu» et dure généralement jusqu’à l’obtention du premier «Dan» (Shodan).
DAN
Les “Dan” sont les ceintures noires, il existe plusieurs niveaux, Shodan, Nidan, Sandan, Yondan, Godan, etc…
Contrairement à une idée largement répandue, les passages de «Dan» n’ont pas pour fonction d’évaluer un niveau de connaissance, car cela est subjectif et personnel.
Notre Dojo fait partie de la branche Washinkai. Il est à ce titre habilité à décerner des grades (kyu) reconnus par le Hombu Dojo à Tokyo. Les passages de Dan se font sous la direction de Maître Nomura lors de ses visites à Genève.
Utilise-t-on des armes ?
Oui et non. L’Aïkido se pratique à mains nues, mais l’assaillant peut être armé d’un bâton (Jo), d’un sabre (Ken) ou d’un couteau (Tanto), il est donc utile de savoir aussi manier ces armes. Ceux qui pratiquent l’Aïkido depuis longtemps pratiquent généralement également le Jo et le Ken. Leur apprentissage est souvent complémentaire à celui de l’Aïkido, mais néanmoins parallèle. Ceux qui maîtrisent ces techniques pourront les inclurent dans leur pratique de l’Aïkido, mais il est préférable de ne pas brûler les étapes et de n’inclure les armes qu’après avoir acquis des bases solides et, principalement, une bonne aisance dans les déplacements (Sabaki). L’idéal est de n’inclure les armes dans la pratique de l’Aïkido qu’à partir du 3ème ou 4ème Dan. En intégrant les armes trop tôt dans l’apprentissage de l’Aïkido, on prend le risque de gêner la fondation et la consolidation des bases. Il est faux de penser que la pratique des armes permet de mieux progresser; il vaut mieux d’abord acquérir de bonnes bases pour pouvoir ensuite pratiquer l’Aïkido avec des armes dans de meilleures conditions. Encore une fois, tout est question de patience. Les armes ne doivent pas être utilisées pour comprendre l’aïkido, mais seulement pour améliorer sa capacité à bouger librement et avec précision.
De la compétition?
Non. Il n’y a pas de combats ni de compétition dans la pratique de l’Aïkido. Le principe des mouvements d’Aïkido est d’annuler la capacité de l’opposant à porter un coup. De fait, il n’y a pas de combat possible; l’assaillant est vaincu au moment ou il commence son attaque. L’entraînement nécessite une bonne collaboration entre l’attaquant (Uke) et l’attaqué (Tori). Le travail d’Uke est fondamental pour permettre à Tori de progresser. Une bonne attaque, franche et solide, permettra à Tori d’effectuer un meilleur mouvement. Pour une bonne progression, il faut que l’entraînement soit sans complaisance. Uke doit rester vigilant et porter toute son attention sur Tori. Les frappes ne doivent pas être hésitantes et les saisies doivent être puissantes et dirigées vers l’avant. Il ne s’agit pas de chercher à empêcher Tori d’effectuer son mouvement, ni à se «mesurer» l’un à l’autre, mais vraiment de travailler ensemble pour progresser ensemble.
Des frappes de pieds ?
Non. En tout cas pas au niveau de l’enseignement. De manière générale, il n’y a pas de techniques utilisant les pieds (frappes) dans les arts martiaux issus du Bushido. La raison étant que la classe des Samouraïs se battait en armures, plutôt encombrantes pour donner des coups de pied, et possédait des armes – nobles – permettant de garder une certaine distance avec leurs adversaires. De plus, le Hakama ne permet pas de donner des coups de pieds efficaces. Au Japon, les techniques utilisant les pieds ont été généralement développées par les classes paysannes à qui l’on interdisait la possession d’armes (par exemple le Karate).